56 jours de grève de la faim pour la Dignité

lundi 19 février 2007

Roland nous écrit.

Le ministre de Robien a attendu 50 jours, pour recevoir les organisations syndicales, au sujet de Roland Veuillet, en grève de la faim depuis le 24 décembre. 50 jours lui ont été nécessaires pour finalement se défausser en proposant l’intervention… du Médiateur. Pourtant de Robien sait parfaitement que ce n’est pas une médiation qui est demandée, mais une Enquête Administrative. C’est à dire une véritable investigation dont l’objectif est d’établir la vérité sur cette affaire. Robien sait également très bien que pour sortir de l’impasse, ce dossier doit être intégralement réexaminé par une Commission Paritaire Nationale. Ces deux requêtes sont tout à fait légitimes, car les motifs retenus pour sanctionner Roland Veuillet sont plus que contestables. Il en est de même des conditions dans lesquelles a été engagée cette procédure disciplinaire. Dans un tel contexte la demande d’une Enquête Administrative et d’une CAPN est non seulement légitime, mais elle est de droit, conformément à la réglementation de la Fonction Publique. Il ne s’agit donc pas de négocier un quelconque aménagement d’une sanction pour l’adoucir, comme pourrait le faire le Médiateur, il s’agit à présent de faire la démonstration que cette sanction est fondée sur des faits réels.

Mais établir la vérité, ou faire respecter la loi ne sont visiblement pas les préoccupations de Robien. Et si Roland a été contraint d’entreprendre une grève de la faim à Noël, c’est justement parce que depuis quatre ans il ne cesse de démontrer, documents à l’appui, que les faits qui lui sont reprochés ne sont pas établis. Une affirmation qui n’est pas gratuite, puisque le Conseil Supérieur de la Fonction Publique s’est prononcé dans le même sens en 2005. Tout comme le Commissaire du Gouvernement en 2006. Mais le ministère refuse d’entendre, car il couvre les auteurs de cette cabale qui sont le recteur Marrois (actuellement à Bordeaux) et le proviseur Deharo (maintenant au lycée Jean Mermoz de Montpellier). En effet, dès 2002, tous deux ont organisé le départ de Roland Veuillet, dès lors que ce dernier mit le doigt sur des malversations graves. Ainsi, de façon prémédité, six mois avant la sanction, ces deux messieurs cherchent à se débarrasser de lui, par n’importe quel moyen. Ce qui est reproché au syndicaliste, c’est d’intervenir en tant qu’ élu des personnels au sein du Conseil d’Administration de son Lycée contre la Plateforme Technologique. Plateforme qui lie l’ école au MEDEF et qui a été mise en place frauduleusement … pour le recteur Marrois …par le proviseur Deharo.

C’ est donc avant tout parce que la hiérarchie a voulu éloigner un syndicaliste d’un dossier explosif, que Roland a été muté d’office à Lyon, et qu’il y est encore aujourd’hui. C’est parce qu’il a toujours maintenu ses positions syndicales haut et fort, qu’on le lui fait chèrement payer maintenant encore (plus de 800 euros mensuels de frais supplémentaires depuis quatre ans). Et lorsque, Roland Veuillet apporte toutes les pièces démontrant son bon droit, le ministère fait le dos rond et ne répond pas, … même aux accusations nominatives qui mettent en accusation ce même recteur et ce même proviseur…. L’ensemble du mouvement syndical demande l’annulation de cette sanction, et quand la mobilisation de solidarité s’affirme trop bruyamment, le ministère va jusqu’à s’abaisser pour participer à un simulacre d’hospitalisation d’office en psychiatrie. Une procédé scandaleux, que l’on croyait réservé aux dictatures.

Aujourd’hui une chose est certaine, en persistant à ne pas rouvrir ce dossier, en répondant à côté par la saisine du Médiateur, l’Éducation Nationale ne sort pas grandie de cette affaire. Elle se discrédite même, en refusant d’admettre la vérité. Car Roland reviendra à la charge, pour faire valoir son bon droit, autant de fois qu’il le faudra, même s’il est à présent obligé d’arrêter sa grève de la faim, en bout de course, effondré.

mis en ligne par Gilles Frapper

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