De Robien : Un ministre indigne de l’être

dimanche 18 février 2007

Affaire Roland Veuillet

Un communiqué signale aujourd’hui que Roland Veuillet a mis un terme à sa grève de la faim, après 56 jours, sur conseil de ses amis et pour éviter le plus dramatique. Roland Veuillet est bien sûr dans un état d’affaiblissement extrême.

J’en suis soulagé, bien sûr, il est vivant, sa famille et ses proches n’auront pas à le pleurer.

Je lui souhaite de retrouver des forces, de ne pas avoir trop de séquelles mais il y en aura.

Je lui souhaite surtout d’avoir encore plus d’énergie pour faire valoir le droit à la justice dans un pays démocratique.

Même si sa grève de la faim ne débouche pas sur la satisfaction d’une revendication pourtant formellement insignifiante pour le ministère : à savoir, l’ouverture d’une enquête administrative le ministère est perdant. Et la démocratie aussi, il faut bien le dire.

Cette grève de la faim (sa deuxième rappelons-le, après tout les arbitrairathons) n’a pas été vaine.
- Roland Veuillet et son combat sont sortis de la confidentialité et une preuve a d’ores et déjà été apportée : maintenant tout le monde sait en France qu’un Ministre est capable de laisser mourir un de ses fonctionnaires, mais surtout un Homme pour éviter d’avoir à être confronté à une vérité déplaisante.
- Le monde syndical, à commencer par la principale fédération de l’éducation a pris fait et cause pour Roland Veuillet, et il était grand temps, mais il faudra entrenenir ces intentions.
- La barrière médiatique a été traversée, c’est un signe qui ne trompe pas, la stratégie ministérielle d’étouffement, d’intimidation et de pourrissement (allant jusqu’à interner d’office en HP Roland Veuillet ! quelle gloire pour l’État français !) a échoué, même si la ligne rouge de la mort de Roland Veuillet était proche. De ce point de vue le ministère a perdu.
- De nombreux soutiens sont apparus (personnalités, « anonymes »), et j’espère de tout cœur que le combat de Roland sera maintenant mené encore plus fortement.
- Le fond de soutien s’est sans doute trouvé gonflé par cette médiatisation ce qui donnera aussi du carburant à ce combat.

Surtout ces points le ministère est perdant... Certes, il n’a rien cédé pour le moment, mais le vent a tourné, et la vérité finira par éclater sur cette affaire.


Que penser de l’attitude d’un ministère dans une démocratie (enfin il parait que c’en est toujours une) qui agit avec une telle inhumanité ?

Quelques aient été les actes et les fautes éventuelles de Roland Veuillet, quand on est ministre, on ne laisse pas un de ses fonctionnaires mener une grève de la faim de plus de cinquante jours avant de nommer un médiateur ! C’est tout. Le médiateur aurait du être nommé quarante jours plus tôt. Le ministre a perdu son honneur d’homme dans cette affaire. Je ne voudrais pas être à sa place et avoir à me regarder dans une glace chaque matin. Au lieu d’apparaître comme quelqu’un qui savait gérer les dossiers, le ministère s’est ridiculisé au yeux d’une bonne partie de l’opinion... Et une question se pose, s’il gère les dossiers de premier plan avec le même talent, il y a de quoi s’alarmer !

Qu’est-ce que c’est que ce médiateur ? Mais cessons l’usage du vocabulaire de propagande, c’est un soi-disant médiateur qui doit éviter d’aborder certains points, bloquer la discussion sur d’autres, et qui possède une lettre de mission plaçant hors cadre la principale revendication de Roland Veuillet : l’ouverture d’une enquete administrative. On croit rêver : ce n’est pas un médiateur mais un représentant du ministre ! On appreciera aussi la justification du ministère : « on n’ouvre pas une enquête 4 ans après les faits ». Ben voyons, que ne l’ont-il pas ouverte plus tôt dans leur soif si évidente de justice et de transparence ?

Qui a peur dans cette histoire ? Visiblement pas Roland Veuillet animé d’un courage et d’une détermination rare. Le ministre par contre... Pourquoi bloquer l’enquête administrative ? Que risque-t-elle de faire ressortir ? Que le Proviseur et le Recteur de l’époque ont bel et bien produit des faux en écriture pour la commission disciplinaire comme Roland Veuillet le déclare depuis le début ? Le mammouth aurait-il peur d’une souris ?

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