Le marathon sans fin d’un CPE en grève de la faim

vendredi 16 février 2007

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Le marathon sans fin d’un CPE en grève de la faim

Il a couru 16000 kilomètres, traversé le lac Léman à la nage, entamé une grève de la faim depuis le 24 décembre dernier… Rien ne semble pouvoir arrêter Roland Veuillet dans sa course à la réhabilitation. Ce conseiller principal d’Éducation (CPE) a été muté d’office de Nîmes à Lyon en 2003 après une grève dans son lycée nîmois. Il s’était notamment vu reprocher d’« avoir entravé le bon fonctionnement de son lycée » et « d’avoir mis en danger la sécurité des élèves ». Depuis, ce militant syndical de 51 ans n’a de cesse de réclamer l’annulation de sa sanction.

Mardi, Roland Veuillet a rejeté une offre de médiation de la part du ministère de l’Education. « Il est hors de question que j’accepte un médiateur, je veux continuer ma grève de la faim et je veux que mon dossier soit réexaminé par un comité paritaire », a-t-il déclaré depuis un hôpital de la région lyonnaise où il a été admis samedi après son 50e jour de grève de la faim et 19 kg perdus. Son état est jugé inquiétant par les médecins. « Cette hospitalisation est rassurante. Il est désormais au repos. Mais il reste déterminé », indique Mickaël Goyot, membre de son comité de soutien. Roland Veuillet a ainsi refusé toute transfusion. Et a demandé aux médecins à ne pas être alimenté de force, même en cas de coma.

Soutien massif

Ce père de trois enfants était installé depuis le 24 décembre dans une camionnette garée devant le tribunal administratif de Lyon, qui avait confirmé en appel sa sanction. Avec sa deuxième grève de la faim – il avait jeûné trente-huit jours en 2004 près du ministère de l’Éducation nationale –, il a reçu un soutien massif. Au point qu’un universitaire lyonnais a entamé une grève de la faim en signe de soutien début février.

Recevant une délégation syndicale pour la deuxième fois en deux semaines sur ce dossier, le ministère de l’Education a annoncé mardi avoir mandaté le médiateur de l’Éducation nationale pour « proposer rapidement des solutions permettant de mettre fin à la grève » de la faim. Roland Veuillet a prévenu : « J’irai jusqu’au bout car je suis dans mon bon droit. »

C. F. (avec nos correspondants à Lyon)

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