Lettre d’André GERIN à Jacques CHIRAC

vendredi 16 février 2007

Lettre d’André GERIN à Jacques CHIRAC

Monsieur le Président,

Usez de votre autorité et de votre humanité pour une question vitale.

Je me suis décidé à vous alerter sur la situation de Monsieur Roland
Veuillet parce que sa santé est gravement compromise après 55 jours de
grève de la faim et parce qu’une sortie de crise honorable tarde à émerger.
Ce conseiller principal d’orientation âgé de 51 ans et père de trois enfants a
été injustement sanctionné en 2003 par sa hiérarchie. A l’époque, il fut muté
d’office de Nîmes à Lyon.

Syndicaliste et représentant du personnel, Roland Veuillet a usé de
toutes les voies de recours pour faire reconnaître qu’il était victime d’un
abus de pouvoir et d’une sanction antisyndicale caractérisée. Le 25 janvier
2005, le Conseil Supérieur de la Fonction Publique lui a donné raison et a
préconisé l’annulation pure et simple de la sanction, faute de faits la
justifiant. Mais cet avis était seulement consultatif et il est malheureusement
resté sans suite.

Le 24 décembre dernier, Roland Veuillet décidait de reprendre son
combat et entamait une grève de la faim devant le tribunal administratif de
Lyon. Plusieurs rencontres ont eu lieu cette semaine au ministère de
l’Education nationale, sans qu’apparaisse une solution partagée.

Ces derniers jours, des faits inqualifiables se sont produits. Ainsi,
alors qu’il avait été hospitalisé le 10 février en raison de son état de santé
inquiétant, Roland Veuillet a été victime d’un placement d’office en
psychiatrie le 13 courant. Heureusement pour lui, le psychiatre de l’hôpital
du Vinatier reconnut bien vite que rien ne justifiait un placement d’office et
le signifia au préfet. Et comme si ce nouvel abus de pouvoir ne suffisait pas,
il découvrait que la fourrière avait procédé à l’enlèvement du minibus à bord
duquel il conduisait sa grève de la faim.

Aujourd’hui, Roland Veuillet nous a signifié sa farouche volonté de
poursuivre son combat malgré son épuisement extrême. Il veut voir reconnu
son bon droit de fonctionnaire et de syndicaliste de l’Education nationale.
C’est bien peu et beaucoup en même temps, considéré du point de vue des
principes qui fondent notre République.

En vous remerciant pour votre intervention afin de débloquer sans
délai cette situation insoutenable,

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma
haute considération.

André GERIN
Maire de Vénissieux
Député du Rhône

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