Pour Roland !

mercredi 4 avril 2007

par Christophe et Hervé

Conformément aux engagements pris par le ministre,
la décision de mutation de Roland Veuillet est en cours
Communiqué de presse - Gilles de Robien 04/04/2007

Christophe : « Je suis très heureux pour Roland Veuillet. Et je ressens tout de même une profonde amertume. Voilà une décision finalement « fait du prince », « tel est notre bon plaisir ». Nous avons tous suivi cette affaire, nous avons tous consulté les pièces de ce volumineux dossier devenu public au fil des ans, nous savons donc tous que la sanction n’avait pas de fondement, qu’elle était profondément injuste, et cette mutation, c’est un peu un quignon de pain lancé à la gueule, « tais-toi, y’a des élections bientôt ». Ce n’est pas une réhabilitation officielle. Je la lui souhaite pour plus tard, ainsi qu’un désaveu public de son ancien proviseur et de son ancien recteur. On peut toujours souhaiter, non ? »

Hervé : « Oui, Christophe, je partage aussi ce que vous ressentez. Le « fait du prince », bien évidemment. L’amertume aussi. Mais somme toute, l’action paye, solidaire, opiniâtre ! Sans doute aussi la forte personnalité de Roland , cette volonté qui nous a semblé toujours si formidablement inflexible mais dont on peut deviner quels terribles moments de doutes, de tourments, d’angoisse elle a dû surmonter —il faut avoir vécu une grève de la faim pour véritablement comprendre— a été pour beaucoup dans cette victoire si tardive et, c’est vrai, incomplète : la réparation et la réhabilitation doivent suivre ! Le droit reste à conquérir. Je ne suis pas à SUD Éducation, mais qu’il me soit permis ici, de rendre hommage autant au comité de soutien qu’à ce syndicat qui a su être toujours là au bon moment et qui a su accompagner, rassembler, fédérer, mobiliser. Et j’espère que les collègues dans les commissions paritaires seront très vigilants : l’académie de Montpellier est grande, très grande... Sans oublier aussi l’attitude sordide de certains lors des commissions disciplinaires qui ont abouti à ce désastre humain !

Un seul mot me vient à propos de Roland : la dignité !

Et aussi qu’il me soit permis, humblement, de tout mon cœur de lui dire un grand merci, un très grand merci pour nous tous !

Une pensée aussi, très forte, pour tous ceux qui sont en butte à l’arbitraire et à la répression syndicale ou aux plus sournois règlements de compte, aux plus mesquines vexations de chefaillons qui n’aiment pas les têtes qui dépassent un peu... Ceux que l’on connaît, et la liste est longue, les militants de RESF, les étudiants anti-CPE toujours poursuivis... Et tous les autres, tous ces obscurs, les fliqués, les harcelés au quotidien, les victimes de « stress professionnel », les « mal vu(e)s », les mal notés, les barrés des tableaux d’avancement, non parce qu’ils ne le méritent pas mais souvent au contraire parce qu’ils n’ont pas l’heur de plaire, qu’ils ne rentrent pas dans le moule, le vote en CA qui contrarie, la prévention routière (et demain le vélo transdisciplinaire) en allergie, la méthode qui n’entre pas dans le moule iufmesque ou qui ne se soumettent pas à la passade du moment d’un chefaillon local... Je ne parle pas de cette destruction de plus en plus évidente de nos conditions de travail, du TZR à tout faire que l’on promène à l’autre bout d’un département au mépris de sa vie familiale et de ses faibles ressources, aux vacataires 200 heures, ces sans droits jetables et corvéables à merci, aux contractuels toujours sur la branche d’une année sur l’autre, à ces collègues de la « vie scolaire », non formés, mal formés, voués aux tâches les plus ingrates, injuriés, insultés sans que personne ne bouge le petit doigt, en passant par le prof., « fonctionnaire nanti », méprisé, nécessairement incompétent (à moins qu’il ne soit adepte de quelque méthode Antibi ou de ces évaluations permanentes imposées ), corporatiste, feignant, toujours fautif, culpabilisé, parfois injustement montré du doigt à la justice, carrément, « par mesure de précaution », à la suite d’une certaine loi qui conduisit certains à la pire des extrémités, le suicide, tout cela depuis l’avénément de l’enfant roi et du parent en détresse... Cette autre violence pernicieuse faite aussi aux enfants, aux élèves et à leurs familles, inventions de nos « experts », diafoirus de la pédagogie « innovante » et des sciences de l’éducation « en délire » ! Un pensée aussi à toutes les discriminations souvent vécues dans ce silence, ce repli, ces soumissions subies, sources de drames humains insoupçonnés : moqueries, et ce n’est pas le plus méchant, de celui qui est un peu « différent », mais aussi, plus grave, passible de la loi, mais trop souvent étouffées, toutes ces agressions par ostracisme, sexisme, homophobie, xénophobie, racisme... Dans notre grande maison, c’est la grande muette, on « déplace le problème » le plus souvent, on y lave son linge sale en famille, on mute ou on met à pied discrètement, et avec cette lâcheté de l’administration qui, s’appuyant sur la peur d’un mauvais emploi du temps ou de la mauvaise classe ou de la note administrative négociée « en douce » ou de quelque autre menace ou carotte, saura vite transformer la victime en coupable : qu’un élève, voire un parent, te traite de « con incompétent », ma foi, c’est quelque part qu’il doit avoir raison et s’il tague les murs de la classe ou tord les pieds de sa chaise c’est que tu es bien évidemment incapable de prendre garde au bien commun qui t’est confié, voire que tu mets en danger la sécurité (j’ai même entendu « la vie » !) des èlèves !

Il y a vraiment quelque chose de pourri au royaume de l’école ! »

Hervé,
pour beaucoup d’autres

Et tout n’est pas aussi limpide que cela !
Le 24e Arbitrairathon, commencé le 2 avril se poursuit !
Notre solidarité aussi !

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