Veuillet : sa grève sans faim fait des émules

vendredi 23 février 2007

Des enseignants soutiennent toujours le conseiller d’éducation Roland Veuillet après ses 56 jours de grève de la faim.

Roland Veuillet le conseiller principal d’éducation nîmois vient d’effectuer 56 jours de grève de la faim pour protester contre sa mutation à Lyon
D.R.

« Même si Roland Veuillet a arrêté sa grève de la faim pour des raisons de santé, je poursuis la mienne pour que le mouvement continue, confie Jean-Philippe Joseph, professeur d’économie au lycée d’Alès. Je ne l’ai jamais rencontré. Mais comme j’ai été ému par son histoire, j ’ai commencé une grève de la faim dimanche 18 février. »

Roland Veuillet le conseiller principal d’éducation nîmois qui vient d’effectuer 56 jours de grève de la faim pour protester contre sa mutation à Lyon fait des émules.

Solidarité

Même si le médiateur de l’éducation nationale n’a pas encore donné son point de vue sur cette affaire, certains enseignants continuent la lutte pour réclamer l’ouverture d’une enquête administrative qui permettrait de réintégrer Roland Veuillet au lycée Dhuoda qu’il a du quitter en septembre 2003.

Cinq profs du Vaucluse ont arrêté de travailler pendant un mois pour animer son comité de soutien, six autres enseignants n’ont pas hésité à faire des grèves de la faim en solidarité avec ce CPE qui estime avoir été injustement sanctionné suite à une grève.

« J’en ai assez du mépris du gouvernement face aux enseignants », explique Goulven Kerien, du syndicat SNES de Seine Saint Denis qui a jeûné une semaine. "Normalement les militants syndicaux privilégient les actions collectives comme les manifestations mais là, j’ai décidé de l’aider de façon un peu spectaculaire. Mon syndicat n’a pas apprécié. »
Séduit par la détermination de Roland Veuillet et par son combat pour les libertés syndicales, Philippe Corcuff, un Nîmois qui enseigne la sociologie à l’institut d’études politiques de Lyon a aussi jeûné une semaine : "Je l’ai rencontré à Lyon au syndicat Sud. I incarne une nouvelle tendance de lutte." Selon lui, avec Roland Veuillet, la lutte sociale devient plus individuelle : ce n’est pas un groupe qui lance des actions mais un individu qui décide seul et en entraîne d’autres.

SABRINA RANVIER

Roland Veuillet : un poste à Dhuoda ou rien

Roland Veuillet, 51 ans, qui a stoppé sa grève de la faim dimanche 18 février réclame l’ouverture d’une enquête administrative avec une commission paritaire. Mais ce marathonien qui a parcouru 16 500 km de protestation et qui a fait deux grèves de la faim en trois ans refusera une affectation provisoire dans l’académie de Montpellier : « J’aurais l’impression d’avoir une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Je ne veux pas être envoyé à Perpignan, je veux être réintégré sur mon poste au lycée Dhuoda. » Il promet aussi de porter plainte contre X pour avoir été interné en hôpital psychiatrique pendant 24 heures le 14 février.

Mercredi 21 février, un groupe de personnalités comprenant notamment les candidats à la présidentielle Olivier Besancenot et José Bové, ainsi que le député des Pyrénées Jean Lasalle qui avait effectué une grève de la faim l’an dernier ont écrit une tribune de soutien dans le quotidien Libération.

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