Un conseiller principal d’éducation (CPE) qui proteste contre une sanction disciplinaire a entamé mardi à Paris son trentième jour de grève de la faim, a-t-on appris auprès des syndicats qui soutiennent son action.

Roland Veuillet, 47 ans, installé dans sa voiture devant le ministère de l’Education nationale dans le 7e arrondissement de Paris depuis le début de sa grève de la faim, a perdu près de 15 kg mais « reste totalement déterminé », a déclaré à l’AFP Jean-François Fontana, du syndicat Sud qui, avec la CGT, le Snes-FSU, FO, l’Unsa, le PCF, la LCR, les Verts et la Ligue des droits de l’homme ont constitué une intersyndicale de soutien.

CPE dans un établissement du Gard, M. Veuillet avait été muté d’office à Lyon à la rentrée 2003 pour, selon le recteur, avoir « porté atteinte au bon fonctionnement de son lycée et avoir mis en danger les élèves ».

Selon l’intéressé, la décision était liée à sa participation au mois de janvier précédent à une grève de surveillants en tant que délégué Sud-Education du personnel au conseil d’administration.

M. Veuillet réclame « l’ouverture d’une enquête administrative pour faire la lumière sur une situation », a précisé M. Fontana. Selon ce dernier, « la réponse du ministère est toujours la même : on est prêt à examiner avec bienveillance une demande de mutation ».

« C’est scandaleux car il y a des règles dans les mutations et ce n’est pas ce qu’il veut, il veut une mesure de justice. Si la procédure avait été correcte, ça ne coûterait rien de faire une enquête », a-t-il jugé.

« C’est une décision de justice que nous n’avons pas à commenter et M. Veuillet n’a pas fait de demande de mutation », a estimé de son côté le ministère. « Nous gérons quotidiennement ce problème humain, nous avons demandé un suivi médical et l’avons reçu à plusieurs reprises », a-t-on précisé.

L’intersyndicale a annoncé son intention d’« intensifier sa pression sur le ministère ».